Sécheresse : remarques et propositions de l’ASVPP et de VNE
(en lien avec notre article « Comité sécheresse: Positionnement des assocations » du 11/08/20)
Réseaux de surveillance
Le réseau DREAL mentionne 8 stations piézomètres pour les eaux souterraines dans les Vosges, dont celui de Haréville pour les calcaires du Muschelkalk. Depuis quand existe-t-il ? Comment se fait-il qu’il n’y ait pas été fait référence l’an dernier alors que pour la 2ème année nous pointions du doigt l’absence de suivi de cette nappe sur le secteur Vittel-Contrexéville ?
Ce piézomètre est une première approche, insuffisante selon nous, compte tenu de l’importance des prélèvements Nestlé. Nous demandons que le suivi piézométrique des différents forages soit transmis chaque semaine à la DREAL et que des contrôles soient effectués. Nous pensons que les prélèvements, cumulés avec le déficit de pluviométrie, ne sont pas sans impact sur les niveaux d’étiage des cours d’eau et il est de la responsabilité du préfet de réagir par des mesures de restriction le cas échéant. Ce n’est possible que si le réseau de surveillance est bien établi.
Notre demande va dans le sens des recommandations de la mission d’information parlementaire (relative aux conflits d’usages de la ressource en eau) qui vient de rendre son rapport après auditions notamment dans les Vosges.
https://ades.eaufrance.fr/Recherche/Index/Piezometre?g=170236
rechercher avec nom commune – visualiser résultats – cliquer sur le N° du forage (piézo) concerné
Mesures de restriction
Dans le diaporama DDT, le rappel du cadre réglementaire, précise que soit respectée l’égalité entre les différents usagers.
Dans les faits il s’avère que cette égalité n’est pas respectée puisqu’à Vittel – Contrexéville et autres villes et villages de ce secteur, les citoyens et autres usagers de la nappe GTI sont concernés par les restrictions d’usage précisées dans les différents arrêtés, mais pas l’industriel Nestlé Waters qui représente plus de 25% des prélèvements dans la nappe !
De même, les citoyens des villages de Lignéville, Dombrot-le-Sec, et autres qui s’approvisionnent dans les Muschelkalk, sont soumis à restriction pendant que Nestlé Waters prélève sans restriction dans cette nappe pourtant très sensible aux déficits de pluviométrie.
Axes de travail complémentaires
- Optimisation process industriels
La nature structurelle des situations de sécheresse désormais récurrentes, impose de revoir les prescriptions relatives aux consommations d’eau et à la qualité des rejets des entreprises, notamment les plus grosses consommatrices (mais pas seulement, toutes les économies sont nécessaires) mais aussi les plus polluantes en relation avec les capacités d’acceptation du milieu récepteurs.
- Optimisation process agricoles
Nous pensons qu’effectivement une remise en cause de certaines pratiques agricoles s’impose dans le cadre de l’adaptation au changement climatique. Le développement des cultures maïs et leur intensification (notamment en relation avec le développement de la méthanisation) est de moins en moins compatible avec les déficits de pluviométrie.
Par ailleurs il conviendrait de revenir sur le drainage de nombreux secteurs qui assèchent les sols superficiellement et aggravent le manque d’humidité préjudiciable aux cultures et prairies. Il ne serait pas acceptable de continuer à drainer les sols et dans le même temps de réaliser des bassines en vue d’irrigation.
Protection des zones humides : les recenser et les rénaturer
Réimplanter haies pour diminuer la sécheresse de surface due au vent + infiltration eau favorisée
- Optimisation de l’exploitation des centrales électriques
Mettre un terme au développement de tout nouveau projet microcentrale: impacts trop grand sur les cours d’eau de tête de bassin : destruction biodiversité – continuité écologique…
Renforcer contrôle fonctionnement et production électricité : pics vigicrue (Cheniménil par ex) – assecs constatés, conséquences de pratiques à l’éclusée encore trop fréquentes
- « Désimperméabiliser » les sols
Retrouver des sols perméables dans les espaces urbains pour limiter les ruissellements.
Indicateur « AEP sécherese » (ARS)
Le bilan 2019 et la prospective 2020 laissent apparaitre un problème qualitatif de l’AEP pour certaines communes notamment dans le centre Vosges. Quelles sont ces communes ? Quelles sont les causes de cette altération qualitative ? Quelles mesures sont envisagées ?
Plan d’action 2020
8 industries ciblées pour leurs impacts potentiels sur le milieu. Lesquelles et quels types d’impact ? Quelles réactions concrètes, décisions de l’administration vis-à-vis de l’industriel en cas du constat de l’incompatibilité des rejets avec le milieu ?
Note fourrage
Le déficit chronique de pluviométrie compromet les récoltes de fourrage et pose chaque année de sérieux problèmes aux éleveurs. Dans ce contexte de manque n’est-il pas incohérent de continuer à alimenter des méthaniseurs avec de l’herbe (CIVE) et du maïs ?
Par ailleurs, des éleveurs de plus en plus nombreux en plus du déficit de fourrage subissent un véritable ravage de leurs prairies par les sangliers, facteur aggravant pour l’agriculture de montagne notamment. Il est plus que temps que des décisions de réduction drastique des populations de sangliers soient imposées par le préfet et que l’agrainage (par semi-remorque entier parfois!) soit totalement interdit.