« Massif des Vosges : État des lieux. Que voulons-nous pour demain ? » tel était le titre de la soirée organisée par Gérardmer Patrimoine Nature le mardi 28 juin 2022 à 20h à l’Espace Lac-Gérardmer. Avoir réuni 250 à 300 personnes à cette soirée n’est pas anodin: l’intérêt porté à la question de l’avenir du massif des Vosges va grandissant.
Les points suivants étaient au programme :
– L’eau réalité enjeux et propositions
– Histoire des défis environnementaux dans notre vallée depuis la fin du XIXème et début du XXème siècle
– Lacs et zones humides : intérêts et préservation
– Les communs : histoire et perspectives.
– La faune et la flore de la vallée des lacs et du massif : situation actuelle et prospectives
– L’industrie, sa présence, son avenir et les enjeux pour la vie du massif
ENJEU DE L’EAU DANS LE MASSIF VOSGIEN (par VNE, avec Jean-François FLECK et Hervé JEANGEORGES)
Historiquement, l’image attachée au massif était qu’il était le château d’eau de la Lorraine – permettait l’autonomie d’AEP (Alimentation en Eau Potable) des fermes des écarts – les bonnes sources ne tarissaient jamais.
Côté météo, orages et pluies fréquentes tombaient même au-delà du nécessaire… Depuis quelques années (surtout 3-4 ans), ce climat local est bouleversé profondément :
Déficit de neige récurrent- Gel tardif – Baisse de pluviométrie à partir du printemps.
Conséquences :
L’alimentation en eau potable des habitations des écarts se trouve compromise – difficultés d’AEP pour certaines collectivités – Souffrance – Dépérissement des forêts –
Difficultés supplémentaires par exemple en agriculture.
L’EAU DEVIENT UN ENJEU FORT POUR LE MASSIF POUR DIFFERENTES RAISONS
Baisse de pluviométrie aggravée par l’absence de nappe donc de réserve : Vulnérabilité accrue – effets rapides
- Dégradations de l’environnement : Imperméabilisation des sols – érosions / exploitation forestière
- Augmentation de la fréquentation touristique avec plusieurs conséquences :
Développement de l’urbanisation (et de surfaces artificialisées) – augmentation de la consommation d’eau (plus d’abonnés et plus de pratiques consommatrices : piscines – jacuzzis…)
Dans ce contexte
- L’eau vient à manquer y compris et surtout pour ses usages vitaux : ex. à Le Tholy ou Basse/Rupt, pour des raisons différentes
- Sa qualité se dégrade : Moins de débit = plus de concentration de la pollution et de ses impacts sur l’environnement
Ce constat, non exhaustif, doit amener rapidement chacune et chacun à prendre conscience des enjeux et à agir en responsabilité:
- Les citoyens bien sûr par leur comportement
- Les élus et pouvoirs publics qui, au-delà de l’information et de la sensibilisation, peuvent seuls prendre les décisions structurelles en matière de gestion de l’eau, d’urbanisation, de protection des milieux aquatiques, etc.
DEUX EXEMPLES CONCRETS POUR ILLUSTRER LA PROBLEMATIQUE
- Activités industrielles et protection de la ressource en eau : Cas des blanchisseurs, exemple de la Cleurie qui est un dossier emblématique de l’impact d’activité industrielle polluante sur une rivière en tête de bassin.
- Urbanisation – tourisme et fausse bonne solution : cas de Basse/Rupt
- Lors du débat, VNE est intervenu par ailleurs
- sur la politique de développement touristique qui ne change pas de logiciel : toujours plus d’aménagements au détriment de la protection ; sur la gestion des flux ; sur la question de la mobilité (accès au massif et circulation interne) ; sur les espaces naturels envahis , sur les pressions économiques.
- sur la non compatibilité de certaines pratiques industrielles avec la protection de la ressource en eau en tête de bassin
Participaient à la table ronde, de gauche à droite : M. Paul de Monclos, PDG de Garnier Thiébaut, Gérardmer – M. Simon Remy, historien, Epinal – M. Louis Hermon, Conservatoire Espaces Naturels – Claude Maurice (Oiseaux Nature) – Jean François Fleck et Hervé Jeangeorges (VNE) – Patrick Bastien (Gérardmer Patrimoine Nature)