« Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour changer, c’est gâcher une crise » dit Bruno Latour (e.a. professeur émérite associé au médialab de Sciences Po., philosophe et anthropologue) faisant allusion à un article qu’il a publié fin mars 2020 sur AOC (voir liens ci-dessous).
A la fin de son article « Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise », Bruno Latour propose de répondre individuellement à 6 questions, « un outil de discernement » pour une « auto-détermination ». Cela reprend son idée des cahiers de doléances qu’il avait évoquée dans son essai « Où atterrir? Comment s’orienter en politique ». Ce questionnaire peut être le début d’une réflexion pour de nombreux citoyens qui n’ont peut-être pas encore répondu concrètement à ce qu’ils ne souhaitaient plus, à ce qu’ils souhaitaient plus.
Et si chacun qui en a connaissance faisait circuler ce questionnaire et renvoyait ses réponses à l’auteur de l’outil, même anonymes, lui qui collecte des données?
Sous ce lien, l’intervention de Bruno Latour sur France Inter le 03 avril 2020:
Sous ce lien, l' »exercice pour préparer l’après crise sanitaire pour être sûr que tout ne reprenne pas comme avant » (Outil de discernement en 6 questions ET version de l’article 202 AOC 29-03-2020):
http://www.bruno-latour.fr/fr/actuelles_notes.html
Pour information – Texte de la 4ème de couverture de l’essai « Où atterrir? Comment s’orienter en politique » (Essai, Ed. La découverte, 2017) :
« Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien — et par conséquent dont ils ne voient pas l’immense énergie politique qu’on pourrait tirer de leur rapprochement.
D’abord la « dérégulation » qui va donner au mot de « globalisation » un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l’explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l’entreprise systématique pour nier l’existence de la mutation climatique.
L’hypothèse est qu’on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l’on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu’il n’y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C’est ce qui expliquerait l’explosion des inégalités, l’étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l’État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir atterrir quelque part. D’où l’importance de savoir comment s’orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les affects de la vie publique mais aussi ses enjeux. »
Tout à fait d’accord avec la phrase de Bruno Latour, qu’on pourrait mettre en lien avec la derniere vidéo d’Aurélien Barrau….je souhaite recevoir le questionnaire pour y répondre et éventuellement le diffuser.Merci.